Amajyp

Amajyp

Ah qu'tu m'fais souffrir

 

 

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J’OSE CROIRE ET ESPERER  

 

Sur les centaines de peuples que compte notre planète,

Des dizaines et des dizaines souffrent toute leur vie.

En cause sont la famine et ses contingents de raisons climatiques.

En cause sont les conflits d’ordre ethnique, politique ou religieux.

En cause sont les intérêts économiques, militaires et sanitaires.

En cause, enfin, bien d’autres raisons dont l’être humain a le secret.

Les révolutions passées et à venir ont souvent de nobles origines

Mais en sont bien vite détournées

Au profit de nouvelles dictatures.

 

L’humain est victime d’un ennemi héréditaire, l’humain.

Des régimes totalitaires chassés hier. D’autres reviennent aujourd’hui.

Des états, des gouvernements, au nom de grandes morales

Viennent en aide aux peuples opprimés.

L’ONU, les OMG, au service de l’Humanité, la vraie, avec un grand H

Portent secours aux victimes innocentes de ces combats de coqs.

 

J’ose croire. J’ose espérer que ceux qui partent sauver

Et protéger les populations partent bien pour cela.

J’ose croire qu’ils ne sont pas envoyés à d’autres fins, à leurs dépens.

J’ose espérer qu’il n’y a pas derrière cette énième intervention des intérêts moins avouables.

Promesses d’échanges privilégiés, options sur l’exploitation de minerais,

Stratégies géopolitiques et autres… que sais-je ?

 

Du haut de mes 1 mètre 67,

De mes 45 ans révolus,

De mon millier de textes

Et de mes milliards de mots,

Je dois reconnaître que je ne sais rien de tout ça.

 

J’ose croire et espérer…

 

Pour peut-être obtenir confirmation…

Je vous confie ces phrases comme la confession d’un échec.

 

Du petit haut de ce que je suis,

Acteur passif, observateur illusoire,

Je m’adresse à tous.

Citoyens, nous sommes comités de surveillance.

Honni soit qui Mali pense.

 

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C'EST DU VECU, C'ETAIT HIER

 

Il y a, comme ça, dans la vie,

Des moments où, pour rien au monde,

On aurait voulu être ailleurs.

Ce matin, au saut du lit,

Malgré une pluie qui inonde

Et l'été qui réclame son heure,

Je réveille mon fils Vincent

Pour sa formation à L'Herbergement.

Depuis un an sapeur pompier

Bénévole et volontaire,

Il assure bien des sauvetages.

Ce matin, il conduit sur route mouillée

Accompagné de moi, son père

Vers un collègue qui propose un covoiturage.

A peine sortis de Saint Florent,

Il s'arrête précipitamment.

Dans un virage, sur un pont,

Au milieu de la route, une voiture.

Vincent se gare et sort.

Il court et intervient mon Pimpon.

Aucune panique, le geste est sûr.

Et ouf ! Il respire encore.

Sur la chaussée coule du sang.

Vincent appelle rapidement.

Les secours prévenus,

Il me donne des consignes.

J'écoute et j'obéis à ce professionnel.

De l'inconscience revenu,

Le jeune homme, par des signes,

Eclaircit un peu son ciel.

Il est là, depuis des heures, gisant.

La voiture est broyée. Je crois qu'il était temps.

Les secours arrivent en moins de deux.

Les pompiers de Saint Flo, le SAMU, la désincar…

Vincent a sans doute sauvé le jeune homme.

Ce matin, je suis très heureux.

Mon fils, de sa passion, fait un art.

L'art de sauver des hommes.

Je suis fier de mon enfant.

J l'oubliera mais moi, jamais, assurément.

 

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10 000, 20 000, 50 000

 

10 000, 20 000, 50 000,

100 000, 200 000 ; peut-être bien plus.

Le compteur tourne aux heures qui défilent

Et le Japon sombre sous ses rictus.

Le tremblement de terre suivi de la vague gigantesque

Ont balayé le pays en un instant.

Balayer est le mot, la formule ou presque ;

Plusieurs secousses au sol qui dégagent du vent

Et libèrent des particules et des nuages.

Faut-il en décrire davantage ?

Le tsunami a ébranlé les ports puis les villes,

Mis en état d'alerte le monde entier.

Contre lui les centrales atomiques se sont montrées fébriles.

Fissures et explosions, le monde est en danger.

En premières lignes ce sont ces familles démunies.

Plus même un toit où s'abriter ; plus même de vivres…

Plus rien. Tout est ravagé par le séisme. C'est fini.

Les secours sont dépassés. Ils n'arrivent pas à suivre.

Le monde regarde tout un peuple qui souffre.

La plaie béante va bien vite s'infecter.

Déjà la terreur nucléaire se point au bord du gouffre,

Prête à déployer ses ailes et tout impacter.

10 000, 20 000, 50 000,

100 000, 200 000, peut-être des millions.

L'océan anéantit les villes.

Pour les peuples, seront-ce les radiations ?

Apportons-leur sans plus attendre

De l'aide, de quoi se protéger.

Il faut faire vite pour les défendre.

Les Japonais sont en danger.

Malgré leur dignité, de discrètes larmes

Viennent interpréter la peur qui les atteints.

Ces mamans que l'angoisse désarme…

Tous ces gens … ce soir, demain matin…

 

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A toutes les victimes de la tempête Xynthia...

 

De ces paysages de cartes postales

Qu'on exposait aux yeux du monde,

Ce matin, il ne reste rien.

Une tempête et une grande marée fatales

Ont dévasté vos vies en quelques secondes.

Ce matin, il ne reste rien.

A la pleine lune, Xynthia s'est engouffrée

Dans l'une des marées les plus élevées de 2010.

Ce matin, il ne reste rien.

En pleine nuit, l'océan a tout défoncé,

Arrachant à vos familles une mère ou un fils.

Ce matin, il ne reste rien.

Rien que des larmes, des peurs et des souffrances ;

Des arbres arrachés, des barques aux fenêtres ;

Des pompiers, des gens réfugiés sur leur toit ;

Des débris flottant dans les maisons et dans les rues ;

Des récits de désespoir, des récits de délivrance ;

Des pertes dont on se remettra, un jour peut-être ;

Des victimes épuisées de douleur et de froid ;

De la pluie, de nouvelles grandes marées et l'océan à perte de vue.

Je n'imagine même pas la douleur qui est la vôtre.

Je n'essaie pas. C'est la pudeur minimale.

Je compatis et j'aide, modestement mais sincèrement.

Je suis un de tous ceux qui vous témoignent leur sympathie.

Veuillez accepter le soutien qui est le nôtre.

Un coup de main, un sourire, un vêtement ; c'est normal.

Nous sommes à vos côtés en ces terribles moments

Et nous y resterons, avec nos cœurs et nos outils.

Par des vents décuplés,

Xynthia a fait de notre océan

Une vague meurtrière,

Vous enlevant vos amis, vos parents.

Mais, épargnés ou miraculés,

Ce matin, il vous reste la vie entière.

 

Amajyp






15/03/2010
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